jeudi 22 septembre 2016

Moteur électrique suite

Réflexion sur la motorisation électrique pour les intéressés.

Un internaute vient de m’interpeller sur ce mode de propulsion.

J’ai déjà fait la démonstration sur le blog du fonctionnement de mon moteur d’appoint électrique, il s’avère que je n’ai pas assez de puissance et que mon parc de batteries est trop faible.

J’ai passé un temps fou à mettre au point une première transmission en mode hors bord à entraînement par courroie, je ne vous explique pas la complexité de l’étanchéité du dispositif, puis j’ai modifié en mode direct avec un long arbre d’hélice.

Résultat des courses, les essais ne sont pas satisfaisants puisque le gain prévu est trop faible.

Le but était de diminuer le fonctionnement du moteur thermique pour gagner en autonomie.

Pour avoir un fonctionnement électrique correct il faut au moins 20 KW minimum avec un parc de batteries lithium soit un équipement monté de 40000 €.

Par expérience, la bateau Amasia avait investi 45000 € dans toute l’installation et il vient de boucler un tour du monde avec ce type de motorisation dont la vitesse moyenne en électrique était de 2 nds avec 2 jours d’autonomie. 

Cà commence à piquer un peu au niveau prix, pour 40000 €, nous avons 35000 litres de GO, de quoi faire au moins 15 tours du monde.

Pars ailleurs, cette puissance électrique de 20 KW est encore faible et la recharge des batteries reste un problème rédhibitoire, en effet, il faut une surface de panneaux solaires très importante à disposer judicieusement sur le pont, portique,etc…, une éolienne performante, un hydrogénérateur coûteux, à cela il y a une récupérateur d’énergie par les moteurs électriques et malgré tout la charge ne sera pas optimale.

Une poussée des moteurs pour une vitesse supérieure va très vite vider les batteries.

Ce bateau Amasia avait une capacité de batteries lithium fer phosphate de 38,4 Kwh avec un poids de 400 kg et l’installation fonctionnait en 48 V.

Niveau poids, il n’avait plus le moteur thermique avec son carburant, ce qui équilibrait les charges. 

Bilan de tout cela, j’ai tenté de minimiser mon installation électrique, mon moteur ne fait que 10 KW en 24 V et malheureusement elle est trop faible, elle n’a coûté que 4000 € et beaucoup d’heures de travail.

Le problème numéro 1 est le stockage de l’énergie, le jour ou les batteries auront diminué en volume et en prix avec des capacités plus grande la solution électrique est envisageable.

C’est quand même le rêve de tourner juste un potentiomètre et de voir avancer le bateau en silence.

D’autre part, le moteur électrique piloté par variateur est une fiabilité exceptionnelle, il est asynchrone sans charbon et les seules pièces d’usure sont ses roulements.

Sur ce point, à comparer avec le moteur thermique, nous sommes confrontés à une usure constante, à un entretien coûteux et à une consommation de GO.

Je ne désespère pas, la technique évolue, je suis persuadé que les solutions existent mais les pressions financières liées au pétrole ralentissent cette progression.

Mon petit moteur avec son variateur sont au chaud dans un coin du bateau, peut-être que son capitaine aura une idée lumineuse un jour ou il trouvera la batterie miracle ou autre chose permettant carrément de soustraire le moteur thermique.

Pour mettre fin à mes propos, il est plus judicieux de bien maîtriser la météo, l’influence des courants pour bénéficier au mieux de ces éléments et profiter des voiles, certains ont fait et font encore des tours du monde sans moteur. 

1 commentaire:

  1. Salut les baroudeurs des mers,
    J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ton dossier sur le moteur électrique tout comme celui de Amasia paru dans Voiles et Voiliers. Je suis tout à fait d'accord avec ta conclusion et je confirme le fait que nos voiliers nous apportent beaucoup de bonheur à pouvoir naviguer en toute autonomie sans énergie fossile. Il suffit pour cela de s'organiser un peu pour les grandes traversées comme par exemple se passer d’auxiliaires gourmands en énergie comme le frigo, le déssalinisateur ou encore pire ; le pilote automatique ... Pour ma part, au cours de mon périple, je naviguais sans frigo ni déssal et je suis ravi d'avoir équiper Chanik d'un régulateur d'allure au Brésil (un peu tard d'ailleurs).
    Le manque de vent dans les périodes de calme n'est pas un problème en soit. Il suffit d'être patient. En revanche je considère que le moteur reste important pour des manœuvres d'urgence, les manœuvres de port et le besoin éventuel d’appoint pour la charge des batteries lorsque l'éolienne ou les panneaux solaires feraient défaut. Sinon, Je pense qu'on peut vraiment s'en passer.
    Le moteur électrique ne me semble pas encore très adapté à la plaisance mais, en revanche, je suis très admiratif des gens comme toi qui essayent de faire avancer le chmilblik et qui proposent des solutions. Il y a aussi Jacques Riguidel qui vient d'écrire un livre "Un tour du monde en solaire" ... mais peut-être le connait-tu ?
    A bientôt ami marin.
    >Fanch

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